une main qui tient une guitare

Perspectives

Jodi Kovitz, fondatrice de #MoveTheDial, fournit aux professionnelles 4 conseils essentiels

La pandémie a forcé nombre d’entre nous à prendre un temps d’arrêt plutôt que de poursuivre sur notre lancée, ce qui a eu des conséquences sur nos carrières, nos vies de famille et notre santé mentale. Trois femmes inspirantes, Jodi Kovitz, Vandana Juneja et Angela Nikolakakos, ont été conviées par BLG à prodiguer leurs conseils dans le cadre d’un événement du groupe Femmes de tête qui s’est tenu le 27 avril 2021. Si vous ne faisiez pas partie des quelque 1 200 personnes qui ont participé à ce webinaire (ou si vous souhaitez revivre ce moment), voici 4 conseils à mettre en pratique pour concilier des priorités en concurrence, favoriser, à votre échelle, l’avancement de toutes les femmes et prendre soin de vous.

Lorsque la pandémie a frappé, Jodi Kovitz a fait un choix qui, selon elle, s’est avéré à la fois le plus difficile et le plus facile de sa vie.

« J’ai dû réfléchir à mes priorités : allais-je privilégier mon rôle de mère ou celui de cheffe d’entreprise à la tête d’un mouvement mondial?, a déclaré la stratège en diversité et fondatrice de #movethedial. Ça m’est apparu comme une évidence : je me devais de faire passer mes responsabilités de mère avant ma carrière et l’entreprise que j’ai travaillé tellement fort à bâtir ».

Bien qu’elle s’estime chanceuse d’avoir partagé tant de bons moments avec sa fille, Jodi, qui se définit elle-même comme une personne qui voit toujours le verre à moitié plein, est néanmoins bien consciente des conséquences sociétales plus vastes qu’un choix comme le sien peut engendrer. Selon les Nations Unies, la COVID-19 pourrait mettre en péril les progrès déjà limités qui ont été accomplis dans le monde au chapitre de la parité et des droits des femmes, notamment chez deux catégories de personnes qui subissent de plein fouet la crise : les professionnelles et les femmes noires. Actuellement, une femme sur quatre pourrait même être en passe de quitter le marché du travail définitivement.

Comment s’appuyer sur les leçons durement tirées de la pandémie pour favoriser un avenir plus sain et plus équitable, alors même que nombre d’entre nous sont aux prises avec leurs propres difficultés?

Pour répondre à cette question, Jodi était entourée d’Angela Nikolakakos, vice-présidente, Affaires juridiques et générales chez Fiera Capital, et de Vandana Juneja, directrice générale chez Catalyst. Chacune nous a fait part d’anecdotes personnelles, d’expériences professionnelles et de judicieuses recommandations; nous en avons tiré quatre précieux conseils à l’intention des professionnelles qui entendent gérer les périodes d’incertitude avec résilience et efficacité.

Conseil n° 1 : Remédiez aux « situations d’isolement »

Selon les recherches effectuées par Catalyst, les personnes qui ne se reconnaissent pas dans la norme culturelle se trouvent souvent aux échelons inférieurs de l’échelle organisationnelle, ont des mentors moins puissants et ne sont pas considérées quand vient le temps de pourvoir des « postes prometteurs ». Ainsi, elles revoient leurs aspirations à la baisse. « Lorsque les gens ne se donnent pas à fond au travail, ce n’est pas seulement un problème d’équité, selon Vandana, c’est une question de gestion des talents ».

Quand on a une identité croisée, on peut vivre, à différents égards, des « situations d’isolement ». Louise Lee, associée chez BLG qui a modéré la discussion, se retrouve parfois dans des situations où elle est à la fois la seule femme et la seule minorité visible. « Je me demande souvent quelle part de moi je dois mettre en avant selon les circonstances, admet-elle. J’ai l’impression de trop en demander si je m’attends à ce que tout le monde tienne compte de ces deux aspects de ma personne, alors j’en passe un au second plan. Mais peut-être n’aurons-nous jamais l’occasion de les mettre en lumière si nous n’admettons pas qu’elles se croisent ».

En tant que femmes de tête, nous devons travailler, par petites touches, à renforcer l’inclusion. « Être un ou une allié·e, cela signifie passer à l’action, affirme Jodi. Il s’agit d’un cheminement et d’un apprentissage; ce n’est pas quelque chose d’inné ». Elle nous recommande de réfléchir à qui l’on écoute et à qui l’on invite à s’exprimer, de demander aux gens s’ils ont besoin de mesures d’adaptation et de soutenir les personnes qui se retrouvent marginalisées en mettant en avant leur travail, en leur donnant des occasions de se dépasser et en les parrainant. « Et quand on fait une erreur, on s’excuse ».

Mais les femmes ne sont pas les seules à devoir faire des efforts. « Il y a plus d’hommes prénommés Michael que de femmes à la tête d’entreprises, rappelle Vandana. On ne peut pas envoyer le message que c’est uniquement aux femmes de remédier au problème. Il faut s’assurer que les organisations mettent aussi la main à la pâte. »

Conseil n° 2 : Comme l’eau, frayez-vous un chemin

L’eau parvient toujours à s’infiltrer : il s’agit là d’une métaphore percutante pour illustrer comment réagir face à l’adversité.

Jodi nous a raconté une anecdote tirée de l’époque où elle était la seule femme au sein de la direction d’une entreprise de technologies et où elle avait du mal à se faire entendre et à insuffler du changement. « Dans ce cas, on a deux possibilités : soit on se désespère et on renonce à ses convictions, soit on se retrousse les manches et on trouve comment se faire entendre de ses collègues et les amadouer, déclare-t-elle. Autrement dit, comme l’exprime la métaphore de l’eau, il faut tester d’autres moyens de parvenir à ses fins ». Parfois, note-t-elle, cela signifie changer complètement de parcours. « Quand j’ai remarqué que ça ne fonctionnait toujours pas, je suis partie, a-t-elle admis. Je me suis dit que je serais plus utile en faisant autre chose ».

« Ne soyez pas découragées à l’idée de tous les “non” qui vous attendent, conseille Vandana. Restez motivées en partant du principe que la prochaine fois, on vous dira oui! ».

Conseil n° 3 : Faites preuve d’indulgence envers vous-même

Les trois invitées ont mis l’accent sur la nécessité d’être tolérante envers soi-même.

« Arrêtez de vous dire que vous “devriez” toujours faire plus ou mieux, préconise Angela. Nous sommes toutes aux prises avec de nombreuses priorités concurrentes et manquons de temps pour nous reposer et prendre soin de nous. »

À l’expression « concilier vie personnelle et vie professionnelle », elle préfère celle de « trouver un équilibre ». « Le terme “conciliation” tend à faire penser qu’il existe une formule idéale et qu’en la suivant, j’aurais suffisamment de temps pour tout faire, indique-t-elle. En parlant d’équilibre, je me donne la permission de mettre de côté mes enfants pendant une semaine et de négliger mon travail la suivante, parce que mes priorités auront changé ».

En tant que femmes de tête, nous nous devons de montrer l’exemple en adoptant un comportement sain : nous devons prendre des vacances, nous pardonner nos erreurs et admettre quand nous sommes en difficulté. « Faisons davantage preuve d’indulgence envers nous-mêmes, plaide Vandana. Les faux pas ne sont rien de moins que des occasions de rectifier le tir. Soyez également tolérantes envers votre équipe ».

Conseil n° 4 : Formez-vous

En tant que femmes de tête, pour faire preuve d’inclusivité, il convient de pratiquer l’introspection et de nous montrer humbles et curieuses à l’égard des personnes qui ne nous ressemblent pas. « Approfondissez vos connaissances, de votre côté et auprès des autres, conseille Jodi. Lisez, suivez des cours, lancez des discussions, faites-vous de nouveaux amis ».

Voici quelques ressources recommandées par nos invitées :

Femmes de tête est une plateforme innovante de BLG qui offre aux femmes des domaines des affaires et du droit des idées, des ressources, une expertise et des occasions de se rencontrer.