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Perspectives

Transition énergétique : repenser l’économie canadienne

Quel rôle le Canada jouera-t-il sur la scène de la transition énergétique et quelle sera sa portée, vu sa grande capacité de production d’énergies renouvelables?

Les spécialistes en transition énergétique de BLG ont récemment tenu un webinaire intitulé « Transition énergétique : repenser l’économie » afin d’échanger au sujet des sources d’énergie de remplacement et des voies à prendre pour atteindre la carboneutralité. Nos panélistes de premier plan, dont les noms figurent ci-dessous, ont présenté un aperçu des tendances juridiques et discuté des technologies et des projets innovants que l’on note au Canada et dans le monde (sites d’entreprise et biographies en anglais seulement):

Alan Ross, associé directeur régional du bureau de Calgary de BLG, a modéré la discussion.

Quels sont les enjeux associés aux sources d’énergie de remplacement, sur les plans juridique, de la réglementation et des politiques?

Les panélistes ont discuté des politiques et protocoles provinciaux, fédéraux et mondiaux touchant les carburants de remplacement et la transition énergétique.

Kristyn Annis, avocate-conseil chez BLG, a affirmé que nous devons nous pencher sur la situation climatique dans son ensemble pour comprendre comment mettre au point les carburants de remplacement et les mettre en marché. Parmi les politiques et programmes clés qui ont été abordés, mentionnons les suivants :

  • Le marché de compensation des émissions de carbone en Alberta et ses programmes visant notamment les carburants de remplacement, les biocarburants, le biogaz et la récupération de chaleur, et celui de la Colombie-Britannique, qui prévoit des protocoles de transition des carburants traditionnels aux carburants à faible teneur en carbone;
  • Le programme de taxe sur le carbone du Canada et son système de tarification fondé sur le rendement, qui impose aux industries un cadre de réduction de leurs émissions de carbone et s’applique dans les provinces qui ne se sont pas déjà dotées d’un tel programme;
  • Le programme de compensation des émissions de carbone du Canada, en cours d’élaboration, qui vise la réduction des gaz à effet de serre et la vente de crédits compensatoires sur le marché d’unités de conformité, ce qui contribuera au processus de détermination de prix pour le marché des technologies;
  • Les six grandes banques canadiennes, qui ont récemment rejoint les rangs des signataires de l’alliance bancaire Net Zéro lancée par les Nations Unies, s’engageant à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 (et à établir des cibles intermédiaires pour 2030);
  • Le Task Force on Climate-Related Disclosure (le groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques), devenu l’un des principaux moteurs de changement dans le monde, donnant aux entreprises un cadre d’information financière standardisé au moyen duquel elles peuvent divulguer l’envergure de leurs émissions, leurs risques et leurs occasions relativement aux changements climatiques;
  • Selon le cadre défini par ce groupe de travail, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont également communiqué leur projet de règlement, par lequel les entreprises seront tenues de divulguer leurs risques liés aux changements climatiques.

« Le paysage est de plus en plus réglementé, et on voit s’y ajouter des programmes gouvernementaux, sans parler des engagements du secteur privé. Globalement, les huit prochaines années promettent d’être intéressantes, et les choses risquent de bouger rapidement dans le secteur des carburants de remplacement », a conclu Mme Annis.

Quels sont les obstacles au passage aux sources d’énergie de remplacement?

Selon Freya Burton, de l’entreprise Lanzatech, bon nombre des obstacles qui freinent le passage aux sources d’énergie de remplacement sont dus à la situation du marché et aux défis posés par les politiques. Elle a expliqué que le seuil de référence sur le plan de la durabilité doit certes être élevé, mais que les politiques fondées sur le rendement (comme la Norme sur les combustibles propres du Canada), qui se concentrent sur la réduction globale des gaz à effet de serre dus aux carburants, pourraient atténuer les risques et créer un marché de solutions technologiques, ce qui joue un rôle important au regard de l’investissement et du volume de carburant à usage commercial produit.

Jonathan Cocker, associé chez BLG, a dit voir comme autres obstacles au CakiàInada le manque de certitudes et l’absence d’approche qui permettrait d’une part de valoriser les carburants à faible teneur en carbone, et d’autre part de cerner les possibles retombées financières.

Peter Bryan, également associé chez BLG, était lui aussi d’avis que les politiques, les technologies et les marchés devraient être en symbiose. Il a cité en exemple les technologies permettant de commercialiser des carburants de remplacement, le besoin impératif d’investir dans les infrastructures et les réseaux de distribution, ainsi que les cycles électoraux et les considérations géopolitiques, autant d’éléments qui influent sur l’orientation à donner aux politiques et sur les grands enjeux macroéconomiques.

Quelles sont les répercussions de la conférence COP26?

Nos invités étaient partagés quant aux répercussions et aux retombées de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (la « COP26 »), qui s’est tenue à Glasgow en octobre et en novembre 2021. Faits saillants de la discussion portant sur la COP26 :

  • Participation accrue de l’industrie dans le secteur des carburants de remplacement ainsi que dans divers autres secteurs;
  • Vif engagement et forte impulsion de la part des parties prenantes et des entreprises;
  • Augmentation de l’intérêt et de la mobilisation quant aux enjeux sociaux et aux questions touchant les Autochtones;
  • Forte participation du secteur financier, les banques, gestionnaires d’actifs et propriétaires faisant pression en faveur des technologies à faibles émissions de gaz à effet de serre et de l’investissement dans ce secteur;
  • Discussion au sujet des politiques et des engagements au Canada pour instaurer des plafonds sur les émissions et mettre fin au financement par le gouvernement de projets touchant le charbon, le pétrole et le gaz naturel à l’étranger d’ici 2023;
  • Échange sur la possibilité de ranimer le marché international du carbone et sur ce qu’en serait le portrait;  
  • Clivage générationnel et particularités culturelles concernant les comportements des consommateurs et le portrait global des émissions.

M. Cocker a déclaré que « c’est lors de la COP26 que bien des choses ont fait surface; cela faisait partie du processus, et j’espère que des gains tangibles en découleront ».

Que nous réserve le futur sur le plan des sources d’énergie de remplacement?

Selon M. Cocker, l’un des éléments positifs observés est le fait que les sociétés pétrolières et gazières se montrent très intéressées à investir dans le secteur des sources d’énergie de remplacement du Canada.

Selon Graeme Edge, d’Energy Disruptors: UNITE, le potentiel évolutif des solutions apportées sera très important à l’avenir. Donnant en exemple le marché des carburants durables pour l’aviation, il a affirmé que si l’on souhaite voir les carburants de remplacement véritablement pénétrer le marché, il faudra apporter de multiples solutions et le public devra continuer de faire pression en faveur des carburants de remplacement propres. À son avis, les marchés qui subiront le plus de pression pour passer aux carburants de remplacement sont ceux des transports plus « lourds », hautement énergivores, pour lesquels le changement sera difficile à opérer.

De plus, Mme Burton et M. Edge estiment tous deux qu’une grande importance sera probablement accordée à l’expérience client. Mme Burton a expliqué que pour le grand public, les énergies fossiles se résument habituellement aux concepts d’énergie et de carburant; les gens ne se rendent pas compte que le carbone est partout (vêtements, chaussures, téléphone, détergent, dentifrice, etc.) La perception qu’ils ont du coût et de l’incidence du carbone dans leur vie de tous les jours est faussée. M. Edge a ajouté qu’il serait intéressant d’instaurer l’étiquetage du carbone lors de la prochaine décennie afin de favoriser la transparence au chapitre des émissions produites par les chaînes d’approvisionnement. Mme Burton a affirmé que bien que les consommateurs soient en faveur des produits durables – dits « propres » – et qu’ils les exigent, ils pourraient ne pas être encore prêts à en payer le prix.

M. Bryan a conclu en disant qu’en ce qui a trait à la gouvernance d’entreprise et aux facteurs ESG, on reconnaît que l’augmentation des capitaux injectés dans le secteur de certaines énergies fossiles traditionnelles perturbe les plans d’affaires. Ce dont nous avons besoin, c’est de pouvoir gérer le carbone de façon à connaître la quantité d’émissions issues de la production, et de communiquer ces résultats efficacement aux organismes de réglementation, aux investisseurs et aux consommateurs.

Pour en savoir plus sur la transition énergétique qui prend place au Canada de même que sur l’incidence des sources d’énergie et carburants de remplacement et des projets et technologies les concernant, vous pouvez visionner l’enregistrement du webinaire (vidéo en anglais seulement).

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