Pleins feux sur nos anciens et anciennes : Un entretien avec Rob Wilson @Model.HeaderTag>
Véritable passionné du droit de la construction, Rob Wilson est connu pour son approche de résolution de problèmes collaborative, laquelle se reflète dans son parcours : il a exercé le droit chez BLG avant de devenir directeur des Services juridiques – Prévention, règlement de différends et litiges chez Pomerleau, un chef de file dans le secteur de la construction au Canada. Lors d’une rencontre avec Larry Elliot, associé directeur régional du bureau d’Ottawa de BLG, Rob a discuté de l’importance du perfectionnement continu et de gestion de projets complexes dans un secteur en évolution.
De la pratique privée à l’entreprise : S’adapter et évoluer comme chef de file juridique
Larry Elliot (LE) : Tu as travaillé plusieurs années en pratique privée avant d’accepter un poste en entreprise chez Pomerleau. Qu’est-ce qui t’a conduit à cette transition, et comment ton expérience chez BLG t’a-t-elle préparé à faire le saut?
Rob Wilson (RW) : J’ai toujours été intéressé par le droit de la construction, même au début de ma carrière. Si le domaine est techniquement complexe, il est très gratifiant que mon travail aide à construire quelque chose de tangible. C’est l’excellente réputation sectorielle de BLG qui m’a donné la piqûre. J’ai acquis une expérience précieuse en travaillant sur des projets d’infrastructure majeurs et des différends en matière de construction, et en collaborant étroitement avec les clients et équipes de projet. Puis, j’ai eu l’occasion de passer chez Pomerleau, un chef de file national. La décision n’a pas été facile, mais j’avais envie de participer activement aux projets et d’être sur le terrain avec les équipes. Mes rencontres avec la direction de Pomerleau, de même que les valeurs et la culture de l’entreprise, m’ont aidé à prendre ma décision.
LE : Quelle a été l’incidence de ce changement sur ta vision de la profession d’avocat?
RW : Le plus grand changement, c’est que je suis maintenant pleinement intégré à l’équipe. Au lieu de rechercher les meilleures avenues d’un point de vue juridique, j’essaie de trouver des solutions concrètement axées sur les affaires qui équilibrent risques et progrès.
« Il faut savoir prendre des décisions éclairées même si nos renseignements sont incomplets et être à l’aise avec les risques inhérents. »
Un poste en entreprise me donne aussi l’occasion de mettre en place des politiques et des pratiques qui visent à anticiper les enjeux juridiques avant qu’ils ne surviennent. J’ai également la chance de tisser des liens chaque jour avec les équipes de projet et de leur donner des conseils sur le terrain.
Les juristes qui parviennent à gagner la confiance des équipes de projet peuvent jouer un rôle inestimable dans la prise de décisions en leur fournissant une vision globale des faits. Pour rester dans le thème de la construction, il faut une bonne fondation, sans quoi tout le reste est chambranlant.
Collaboration et évolution du secteur
LE : Le secteur de la construction est en constante évolution. Quelles tendances ou quels défis as-tu observés, et comment ont-ils influencé tes méthodes de travail et celles de ton équipe chez Pomerleau?
RW : Les dernières années ont été marquées par des crises comme la pandémie de COVID-19, l’hyperinflation, les bris dans la chaîne d’approvisionnement et des bouleversements géopolitiques. Ces facteurs ont tous eu une incidence sur l’exécution des projets. Le rythme du changement nous oblige à nous adapter rapidement et à structurer nos politiques et contrats de manière à éviter les litiges et à favoriser leur résolution rapide. Nous sommes toujours à la recherche de façons d’utiliser la technologie pour simplifier les communications et améliorer l’efficacité du service juridique au sein de l’entreprise.
Nous sommes également dans un contexte où le gouvernement donne rapidement le feu vert à d’importants projets d’infrastructure, et les entreprises de construction doivent être en mesure de suivre la cadence. À cette fin, Pomerleau mise sur un processus de sélection élaboré pour aller au-delà de la rentabilité et choisir des projets qui cadrent avec ses valeurs et son expérience.
Chaque jour apporte son lot de surprises, mais je crois que Pomerleau est en excellente position pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain.
LE : À quel moment ton équipe intervient-elle dans un projet? Comment construit-elle des ponts avec les autres services et les conseillers juridiques externes afin que tout se déroule rondement?
RW : Notre groupe Litiges intervient généralement à l’étape de l’exécution des projets. Une autre de nos équipes gère de main de maître la négociation et la rédaction de contrats; la mienne entre en jeu quand un litige commence à se profiler. Notre priorité est de prévenir et de résoudre les problèmes tôt dans le processus. Si nous arrivons à résoudre rapidement un problème, c’est toujours une bonne chose.
En général, nous essayons de rester en coulisses autant que possible et de travailler directement avec nos équipes de projet pour ne pas nuire à la réalisation des tâches. En cas de procédures judiciaires, les affaires courantes sont traitées à l’interne. Toutefois, pour les litiges importants, complexes ou nécessitant beaucoup de temps et de documents, nous faisons appel à des conseillers juridiques externes. Notre processus est axé sur la collaboration : des conseillers externes prêtent main-forte à nos équipes de projet, et nous prenons des décisions stratégiques concertées en consultant toutes les parties.
Croissance continue et leçons de leadership
LE : Que fais-tu pour maintenir tes compétences juridiques à jour tout en gérant une équipe occupée et des projets d’envergure?
RW : J’ai eu la chance d’avoir d’excellentes relations de mentorat chez BLG et de travailler sur des projets majeurs, ce qui m’a permis d’acquérir des compétences juridiques fondamentales. Les programmes de perfectionnement professionnel de BLG, en particulier celui de plaidoirie, m’ont beaucoup appris sur l’efficacité en défense. Je me souviens d’avoir fait des présentations devant Tom Cromwell et Louise Arbour, deux des plus grands juristes au pays, lesquels m’ont donné des commentaires très précieux.
Pour maintenir mes compétences à jour, je continue à jouer un rôle actif dans les litiges et règlements des différends, même si mes responsabilités de gestion ont augmenté. Les trois quarts de mon travail consistent encore à soutenir les équipes de projet sur le terrain. J’interviens aussi régulièrement dans les médiations et les arbitrages, ce qui me permet de rester au fait de ce que les arbitres et tribunaux recherchent dans les litiges. Cette expérience pratique m’aide à rédiger des lettres et à conseiller nos équipes de projet sur différents enjeux.
LE : Si je comprends bien, le quart de ton travail est axé sur la gestion d’équipe. Comment as-tu développé tes compétences en la matière et quelles leçons as-tu apprises?
RW : Je dois ma progression en tant que responsable d’équipe à l’excellent programme de formation des gestionnaires de Pomerleau. La promotion d’une dynamique d’équipe positive et de styles de leadership à haut rendement est une pierre angulaire de ce programme. J’ai appris beaucoup de choses sur l’intelligence émotionnelle, la motivation efficace et la rétroaction. Être capable de comprendre les besoins de mon équipe et d’y répondre a été essentiel à sa réussite. La plus grande leçon que j’ai apprise, c’est que nous ne sommes jamais plus forts que le plus faible de nos maillons, de là l’importance de prendre soin de son équipe avant tout.