C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès d'Alexander K. Paterson le 6 août 2025. Alex a commencé sa carrière juridique en 1957 au cabinet Heward, Holden, Hutchison Cliff, McMaster & Meighen, où il a été nommé associé en 1969. Il a pris sa retraite de ce même cabinet, devenu BLG, en 2008, bien qu’il ait continué de visiter le bureau jusqu’à il y a quelques années.
La vie d’AKP s’exprimait sous de nombreuses facettes. Il parlait souvent de sa famille, de sa chère épouse et supportrice extraordinaire Joany, ainsi que de ses enfants (Robb, Tim, Angie et Alex), suivis au fil des années par de nombreux petits-enfants.
Alex était un avocat talentueux et accompli. Il a plaidé devant tous les tribunaux du Québec, la Cour suprême du Canada (à plusieurs reprises), ainsi que plusieurs commissions parlementaires et tribunaux administratifs. Il était fellow de l’American College of Trial Lawyers Association, a reçu la Médaille du Barreau de Montréal, de même que le titre d’avocat émérite (Ad. E.) du Barreau du Québec (en 2010). Il a en outre été le négociateur principal du gouvernement du Québec pendant la crise d’Oka et l’enquêteur spécial de la province relativement aux conflits de travail dans les commissions scolaires (en 1976). Il a également été l’avocat-conseil québécois de Sergei Nemstanov, qui a fait défection de la Russie vers le Canada lors des Jeux olympiques de Montréal.
Alex s’est investi de façon extraordinaire dans la collectivité, ce qui lui a valu de recevoir tour à tour l’Ordre du Canada (en 1982), l’Ordre national du Québec (en 1993) et l’Ordre de Montréal (en 1998), ainsi que plusieurs grades honorifiques.
Dans le domaine de l’éducation, il a été membre du conseil d’administration et chancelier de l’Université Bishop (de 1995 à 2005), président du conseil des gouverneurs de l’Université McGill (de 1990 à 1995) et président du comité consultatif de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec.
Dans le secteur de la santé, il a participé au développement de la législation québécoise pendant 30 ans et a enseigné le droit médical à McGill (de 1973 à 1979). Il a été président du comité directeur responsable de la mise sur pied du CUSM et président intérimaire du conseil d’administration de l’hôpital (de 1994 à 1995), président du Centre Mackay et de sa fondation, président de la Fondation Butters et président de la Fondation des sports adaptés.
Ailleurs dans la collectivité, il a été président de la Fondation du Grand Montréal, coprésident de l’Institut d’études canadiennes de McGill, président fondateur d’Alliance Québec (en 1982) et vice-président du comité de direction préréférendaire Québec/Canada pour le Non. Voici ce qu’on a dit de lui lorsqu’on lui a remis l’Ordre du Canada : « Au cours des dix dernières années, il s’est beaucoup fait remarquer à titre d’ardent défenseur de la minorité de langue anglaise du Québec et de la coopération – plutôt que de la séparation – entre les deux groupes linguistiques. Sa ferveur pour l’unité canadienne est telle qu’on l’a surnommé le "Confederation Man" ».
Dans le milieu des affaires, il a été administrateur de plusieurs entreprises au fil des ans, notamment APV-Hall Crepaco, la Banque Laurentienne du Canada, la Trust La Laurentienne du Canada et la Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Il était également un conteur extraordinaire. L’essence de l’homme qu’il était et son amour des histoires peuvent être lus dans son autobiographie publiée en 2005, My Life at the Bar and Beyond.
Alex s’est bâti une solide réputation reposant sur quatre principes directeurs : soutenir ses collègues associés, offrir un service client exceptionnel, cultiver l’excellence professionnelle et redonner à la collectivité. En incarnant ces principes au quotidien, il a fait preuve d’une polyvalence impressionnante : il pouvait charmer neuf juges de la Cour suprême un jour, puis faire la lecture à des écoliers le lendemain; ou encore, rédiger un avis juridique pour des clients importants un jour, puis diriger une collecte de fonds pour la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants le lendemain. Peu importe ce qu’il faisait, Alex montrait l’exemple : il a notamment fait entrer le formidable Chaim dans notre salle du courrier pour lui offrir une expérience concrète. Son leadership était attentionné et avenant.
« On dit souvent qu’on ne se souviendra pas de ce qu’une personne a dit, mais plutôt de ce qu’elle nous a fait ressentir. Alex accueillait chaque personne avec un sourire, la mettait à l’aise et la traitait avec respect. Il était un modèle pour d’innombrables avocats et membres du cabinet, moi y compris. Sa générosité ne connaissait pas de limites. Ses principes ont servi de fondement aux générations d’avocats de BLG qui l’ont suivi et constituent les valeurs fondamentales de la culture du cabinet aujourd’hui », conclut John G. Murphy, associé de BLG et son ami proche.
De plus amples détails concernant une célébration de sa vie seront communiqués lorsqu'ils seront fournis par la famille.