Marissa Salem fait un travail essentiel et inspirant en tant qu’agente de liaison chez Luna, un centre d’appui aux enfants et à la jeunesse. Luna propose des ressources pour prévenir la maltraitance, enquêter sur des méfaits et veiller à ce qu’ils ne restent pas impunis, encourager les démarches de guérison et renforcer la résilience des communautés autochtones. BLG est fier de soutenir les services indispensables que Marissa et ses collègues offrent chez Luna. Récemment, nous avons d’ailleurs eu l’occasion de nous entretenir avec elle pour en savoir plus sur son quotidien au centre.
Marissa mène un travail de proximité et organise des séances de guérison individuelles avec des familles dans le cadre du programme d’aide aux victimes autochtones. On peut souvent la trouver dans l’espace sacré de Luna, qui est très coloré et joliment conçu. Il s’agit d’un lieu paisible où les familles peuvent parler librement de leur vécu et trouver du soutien dans les moments difficiles. Créé dans le cadre d’un partenariat entre l’Urban Society for Aboriginal Youth (USAY) et béni par l’aîné Kelly Good Eagle, cet espace doit sa beauté aux œuvres de Nathan Patrick Meguinis, un talentueux artiste local Tsuut’ina Dèné, muraliste, danseur de pow-wow, YellowHand et protecteur. Les peintures murales qui l’ornent ont une signification profonde et sacrée. En effet, les couleurs choisies par Nathan ont une signification précise dans sa culture : le rouge représente la Terre mère; le vert, la flore; le bleu, l’eau et le ciel; le jaune, la protection et le soleil; le violet, l’Oiseau-Tonnerre, les êtres du tonnerre et les femmes de cérémonie; le blanc, le sacré; le noir, la force et le pouvoir.
Marissa est sensible aux perspectives des familles qu’elle côtoie. En effet, comme c’est le cas de beaucoup d’Autochtones aiguillés vers Luna, ses parents sont aussi des survivants des pensionnats. Le traumatisme intergénérationnel est encore très présent et a de lourdes conséquences sur la vie familiale et l’éducation des enfants. Les familles biologiques ou d’accueil décident de ce qu’elles révéleront à Marissa. Son rôle est de les écouter, de les comprendre, de les épauler et de les orienter vers les ressources appropriées en fonction de leurs réalités et de leurs demandes individuelles.
« Nous proposons plusieurs services de guérison. J’essaie d’aider les personnes autochtones à retrouver leurs racines en respectant leurs besoins uniques et individuels. », affirme Marissa.
Elle organise souvent des cérémonies de purification par la fumée. Celles-ci consistent à brûler une ou plusieurs plantes médicinales sacrées, comme le tabac, la sauge, le cèdre et le foin d’odeur pour entrer en contact avec les esprits et le Créateur. Des aîné·es autochtones de la région proposent également aux bénéficiaires de Luna le rituel de la hutte à sudation. Cette cérémonie sacrée, qui peut durer plusieurs heures, a pour but de ramener les personnes à leur équilibre et de les remettre en contact avec la nature.
Marissa souhaite que les bénéficiaires de Luna se sentent épaulé·es dans leur démarche de guérison et soient davantage en phase avec leur culture. Toujours soucieuse de comprendre les besoins individuels et de proposer des ressources adaptées, elle renforce le programme et les relations entre Luna et les communautés autochtones. Elle est aussi en relation avec des aîné·es et d’autres membres des communautés autochtones pour encourager les rencontres, la compréhension et la solidarité. Elle intervient en outre auprès des institutions publiques locales, notamment la police et les instances judiciaires, afin de prôner le changement, de faire de la sensibilisation et de lutter contre la stigmatisation des Autochtones qui ont recours aux services d’aide aux victimes.
À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation tout comme au quotidien, Marissa encourage les gens à approfondir leurs connaissances sur les peuples autochtones et à se mettre à leur place pour comprendre leurs traumatismes tenaces et leurs difficultés au quotidien.
« Les traumatismes sont intergénérationnels et expliquent en grande partie les comportements de beaucoup d’entre nous. Je tiens à ce que les personnes autochtones se sentent libres de demander de l’aide pour guérir », poursuit Marissa.
Luna
Le centre d’appui aux enfants et à la jeunesse Luna est un organisme d’excellence reconnu pour ses pratiques de prévention et d’intervention liées à la maltraitance des enfants qui joue un rôle communautaire crucial à Calgary.
BLG et Luna
Fier partenaire de Luna depuis 2016, BLG a contribué à ses programmes et initiatives par des dons, du bénévolat et du travail pro bono.