une main qui tient une guitare

Perspectives

Briser le cycle de l’épuisement des employés à rendement élevé

Si vous ressentez un épuisement physique, mental ou émotionnel en raison d’un stress professionnel prolongé, il se peut que vous soyez aux prises avec l’épuisement professionnel ou sa variante qui touche les employés à rendement élevé.

Des membres de BLG ont récemment participé à l’événement Série sur le professionnalisme : Importance de la résilience et du bien-être dans un monde en constante transformation animé par Robyne Hanley-Dafoe (site en anglais), formatrice primée en psychologie et en éducation. Dans cette série en deux parties, Mme Hanley-Dafoe nous a expliqué comment gérer l’épuisement professionnel, les facteurs de stress et le changement, en plus de fournir des outils pratiques pour aider les employés à rendement élevé à accroître leur résilience tout en améliorant leur productivité.

Stratégies en matière de résilience

Mme Hanley-Dafoe a décrit le lien entre le stress et notre rendement au quotidien ainsi que la façon dont le stress excessif mène à l’épuisement professionnel, surtout chez les employés à rendement élevé.

Elle a expliqué que le stress est une réponse biologique qui entraîne la sécrétion de cortisol, une hormone qui stimule l’énergie, la concentration et la motivation. Toutefois, quand les facteurs de stress sont trop nombreux, les taux élevés de cortisol qui en résultent s’avèrent dommageables à la longue. Mme Hanley-Dafoe a souligné que les trois symptômes de l’épuisement professionnel sont la fatigue chronique, le cynisme et la diminution du rendement au travail.

Malheureusement, l’épuisement professionnel ne disparaît pas de lui-même et le rétablissement exige des gestes concrets. Mme Hanley-Dafoe nous a donc fait part de sa théorie, qui repose sur les « cinq piliers de la résilience au quotidien » et peut s’intégrer à notre vie personnelle et professionnelle.

  1. Appartenance : Pouvoir compter sur une « équipe » (famille, amis, communauté) qui offre du soutien, des encouragements, une sécurité psychologique et des liens de confiance. Prendre soin de ces relations puisque nous savons qu’elles comptent.
  2. Perspective : Reconnaître ce qui se trouve devant nous. Garder une vue d’ensemble et trouver une façon d’orienter notre comportement et notre travail. Être en mesure de voir le monde et de déterminer ce qui compte le plus. Cette capacité évolue à mesure que nous vivons des expériences.
  3. Acceptation : Comprendre ce que nous pouvons contrôler. Ne pas nous appesantir sur ce qui est hors de notre contrôle ou sur ce que nous ne sommes pas en mesure de changer. Utiliser notre énergie et nos ressources là où nous pouvons avoir une incidence ou exercer une influence.
  4. Espoir : Adopter des pratiques fondées sur l’espoir. Faire confiance aux autres. Protéger notre moral.
  5. Humour : Utiliser l’humour comme un outil biologique pour faire baisser la pression et ressentir du soulagement. Quand nous rions, notre corps libère un tranquillisant naturel qui bloque les récepteurs de douleur.

Opérer des changements qui mènent au bien-être

Mme Hanley-Dafoe a ajouté aux notions de résilience les principes d’adaptation comportementale qui peuvent atténuer l’épuisement professionnel et accroître le mieux-être. Elle a expliqué qu’il ne faut pas nécessairement éliminer les facteurs de stress, mais plutôt apprendre à composer avec notre situation.

La recherche de Mme Hanley-Dafoe lui a permis de constater que six facteurs contribuent au fardeau du travail dans les milieux dynamiques, complexes et incertains : la charge de travail, le contrôle, la communauté, la rémunération, l’équité et les valeurs. En outre, quand les employés commencent à se demander si ces aspects de leur vie professionnelle sont satisfaisants, ils découvrent souvent qu’ils ne le sont pas.

Mme Hanley-Dafoe a expliqué que le changement est un facteur nécessaire à la modification des comportements. Les études sur le bonheur nous permettent de comprendre que la progression est l’état le plus souhaitable. En effet, nous sommes plus heureux quand nous poursuivons un objectif. Nous devons aussi reconnaître que le changement est difficile pour de nombreuses raisons : l’incidence qu’il aura sur nos propres expériences, la façon dont nous le percevons, sa durée, le rapport entre le connu et l’inconnu, notre ego et nos attentes.

Pour modifier les comportements et améliorer le mieux-être, on utilise également le concept de « sécurité psychologique ». Mme Hanley-Dafoe le définit comme étant la liberté d’être vus, entendus et respectés pour qui nous sommes et de nous sentir à l’abri du danger, des représailles et du rejet. Elle a aussi discuté de moyens de promouvoir la sécurité psychologique, comme tenir ses engagements, être transparent, créer un sentiment de communauté, favoriser une culture axée sur la communication et la rétroaction et avoir le courage d’intervenir dans des situations ou des conversations difficiles.

Mme Hanley-Dafoe nous a donné les conseils suivants en matière de mieux-être :

  • effectuez une tâche à la fois pour éviter de vous sentir débordés;
  • dressez une liste « à faire », une liste « à être » et une liste « à ne pas être » afin de définir vos intentions pour la journée;
  • pour vous sentir plus présents, créez une habitude ou un rituel entre les réunions, comme sauter sur place;
  • quand vous utilisez un écran, respectez la règle du 20-20-20 : toutes les 20 minutes, prenez une pause de 20 secondes et regardez quelque chose qui se trouve à une distance de 20 pieds;
  • divisez vos journées en quarts (matin, midi, après-midi, soir) et vous remarquerez que vous avez plus de temps que vous ne le pensez;
  • créez une routine pour vous reposer à la fin de la journée;
  • respectez vos routines du matin et du soir pour vous sentir confiants, prêts et avertis;
  • servez-vous de vos compétences et de vos talents pour appuyer votre rétablissement;
  • concentrez-vous sur un symbole ou un mot qui vous permet de vous sentir en harmonie et qui vous rappelle que tout va bien.

Enfin, Mme Hanley-Dafoe nous a rappelé qu’il ne faut pas avoir peur de commettre des erreurs, que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et que le changement est censé être difficile. « Si vous trébuchez, n’oubliez pas que vous ne recommencez pas à zéro… Heureusement, nous sommes tous en mesure d’accomplir des choses difficiles », a-t-elle conclu.

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