Cet article s’inscrit dans la série 12 principes stratégiques en gestion des risques liés au respect de la vie privée, à la cybersécurité et à l’IA, qui aide les équipes de direction canadienne à prendre des décisions éclairées à l’ère des transformations numériques et réglementaires
Des outils génératifs en marketing aux analyses prédictives en finance, l’IA est en train de transformer tous les secteurs d’activité. Mais l’adoption de l’IA entraîne aussi de nouveaux risques, comme les responsabilités juridiques, le biais algorithmique, les problèmes de conformité réglementaire et l’atteinte à la réputation. Les conseils d’administration qui considèrent l’IA uniquement comme un investissement technologique risquent de passer à côté de responsabilités essentielles en matière de gouvernance.
Pourquoi est-ce important?
Le projet de loi C-27, mort au Feuilleton, édictait la Loi sur l’intelligence artificielle et les données (LIAD) et aurait introduit de nouvelles obligations en matière de conformité au Canada pour les systèmes d’IA à incidence élevée. Il reste à voir si le gouvernement fédéral reprendra cette approche ou proposera un cadre révisé, davantage en phase avec les normes et stratégies mondiales émergentes. Sur la scène internationale, les gouvernements s’activent à encadrer l’IA, et cherchent à établir des normes éthiques et techniques sans compromettre l’innovation.
Parallèlement, les conseils d’administration doivent trouver le juste équilibre entre l’efficacité opérationnelle, d’une part, et le risque réputationnel et la confiance du public, d’autre part. L’exposition aux risques augmente lorsque des initiatives en matière d’IA sont lancées sans politiques claires, cadre de gouvernance ou examen juridique. Il est essentiel de mettre en place un modèle de gouvernance proactif, reposant d’abord sur une documentation rigoureuse et une analyse des risques.
Ce que les équipes de direction et les conseils d’administration doivent prioriser
1. Cas d’usage de l’IA clairement définis et répertoriés
Les organisations doivent tenir un registre des applications d’IA utilisées, de leur objectif et des risques y étant associés.
2. Stratégie de monétisation harmonisée aux risques
Si l’IA génère des revenus ou des renseignements exploitables, ces activités doivent faire l’objet d’une évaluation des risques et respecter les lois en matière de vie privée, de propriété intellectuelle et de non-discrimination.
3. Surveillance de l’IA par le conseil d’administration
Les conseils d’administration doivent comprendre comment l’IA est utilisée au sein de leur organisation. Ils doivent aussi recevoir des comptes rendus réguliers sur les risques connexes et les mesures de contrôle en place.
Dernières réflexions
L’IA peut être un outil puissant, mais sans surveillance, elle se transforme en fardeau. L’adoption responsable de l’IA repose sur un leadership éclairé du conseil d’administration et une mise en œuvre tenant compte des risques.