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Le respect de la vie privée et la cybersécurité vont au-delà des enjeux informatiques : ils sont maintenant l’affaire des CA

Cet article s’inscrit dans la série 12 principes stratégiques en gestion des risques liés au respect de la vie privée, à la cybersécurité et à l’IA. Cette série propose aux organisations canadiennes un plan pour solidifier leurs cadres de gouvernance et avancer en toute confiance.

Parmi les risques qui guettent les organisations canadiennes, ceux associés à la cybersécurité et à la protection de la vie privée sont en tête de liste. Pourtant, trop de conseils d’administration y voient un enjeu technique plutôt que stratégique. Cette insouciance les expose à de graves conséquences : réputation entachée, enquêtes des organismes de réglementation, critiques des investisseurs et perturbation des activités.

Pourquoi est-ce important?

Les organismes de réglementation s’attendent à ce que le conseil d’administration surveille de près la cybersécurité et la protection de la vie privée. Pour leur part, les assureurs posent beaucoup de questions sur les structures de gouvernance, les protocoles d’intervention et la formation donnée aux membres du CA. Les investisseurs institutionnels s’intéressent à la gestion des risques associés aux données dans le cadre des stratégies ESG.

Les cyberincidents et les atteintes à la vie privée ne sont pas des problèmes théoriques. Ils sont fréquents, très dommageables et difficiles à endiguer si l’équipe de direction n’est pas prête à agir de façon concertée.

Ce que les équipes de direction et les conseils d’administration doivent prioriser

1. Mobilisation et responsabilisation du CA

Le conseil d’administration doit désigner un comité ou un·e administrateur·trice responsable des risques relatifs à la cybersécurité et à la vie privée. La cybersécurité doit être un point permanent à l’ordre du jour, et la direction et les conseillers externes doivent en faire un compte rendu régulièrement.

2. Structures de gouvernance interfonctionnelles

La surveillance de la cybersécurité et de la vie privée ne peut être confiée exclusivement aux TI. Le conseil d’administration doit vérifier la présence de structures de gouvernance interfonctionnelles regroupant les affaires juridiques, la conformité, les RH, la gestion des risques et les communications.

3. Analyses de scénarios et simulations

Le conseil d’administration doit participer aux simulations de cyberincidents (ou en recevoir un compte rendu) réalisées par l’équipe de direction et les conseillers externes. Ces exercices révèlent les lacunes dans la préparation et éclairent la prise de décisions.

4. Transparence et pratiques de communication

Comme les attentes en matière de transparence sont de plus en plus élevées, le conseil d’administration doit prendre connaissance des communications publiques associées aux cyberincidents, des rapports ESG et des communications destinées aux investisseurs. Les déclarations erronées et les omissions engendrent des risques juridiques et réputationnels.

5. Formation des membres du CA et expertise externe

Les membres du conseil d’administration doivent rester au fait de l’évolution des menaces et des normes réglementaires. La formation périodique et l’étalonnage externe peuvent les aider à s’acquitter de leur devoir de surveillance.

Dernières réflexions

En jouant un rôle actif en matière de cybersécurité et de protection de la vie privée, le conseil d’administration renforce la résilience organisationnelle, réduit l’exposition aux risques et accroît la confiance. Ce n’est plus facultatif : c’est un aspect fondamental du devoir de surveillance.

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