
Pleins feux sur nos anciens et anciennes : Un entretien avec Charmane Sing @Model.HeaderTag>
Charmane Sing est vice-présidente, Affaires juridiques et conformité chez Capstone Copper, où elle vient de célébrer son 10e anniversaire de service. Tamara Wong, associée chez BLG, s’est entretenue avec elle au sujet de sa carrière dans le secteur minier, du pouvoir transformateur du mentorat et de la richesse de la communauté professionnelle.
Expertise en droit minier : des tout débuts jusqu’à la passion pour le secteur
TW : Vous dirigez la stratégie juridique de la grande société minière Capstone Copper en tant que directrice et avocate générale adjointe. Comment vous êtes-vous retrouvée dans le secteur minier?
CS : J’y suis arrivée par hasard. Je voulais élargir mon expérience et travailler pour une société ouverte; lorsque j’ai vu que Wendy King, avec qui j’ai travaillé chez BLG, cherchait à embaucher un conseiller juridique chez Capstone (à l’époque Capstone Mining), j’ai soumis ma candidature. Je suis rapidement devenue passionnée par le secteur.
La plupart des gens ne réalisent pas le rôle crucial que joue l’industrie minière au quotidien. Comme je le rappelle toujours aux gens, c’est grâce à elle que nous avons des téléphones cellulaires.
TW : Plus tôt cette année, vous avez célébré votre 10e anniversaire de service chez Capstone. Comment le secteur a-t-il évolué? Comment vos fonctions se sont-elles transformées?
CS : La consolidation de marché a changé bien des choses. En 2022, un regroupement a doublé la taille de la société; Capstone Mining est devenue Capstone Copper. C’est là où les choses ont changé pour moi; depuis, j’ai beaucoup plus de dossiers de conformité qu’avant. Sur le marché du travail, on voit plus d’offres d’emploi dans les secteurs de la conformité et des facteurs ESG. En tant qu’avocate d’entreprise, je gère de plus en plus d’initiatives liées au développement durable qui, autrefois, n’auraient pas été considérées comme du travail juridique.
TW : Dans vos fonctions actuelles, comment définissez-vous le succès? Qu’est-ce qui vous motive le plus?
CS : Pour moi, le succès c’est d’être traitée comme une partenaire d’affaires. C’est être incluse dans les réunions et les projets d’entrée de jeu, et entendre quelqu’un demander l’opinion du service juridique. Je suis très stimulée par les projets d’équipe, surtout lorsqu’ils sont de portée internationale. Il est très satisfaisant de réussir à jongler avec les différences culturelles et les fuseaux horaires afin de rallier tout le monde. Je suis appelée à travailler tous les jours avec des personnes issues de cultures différentes, donc j’apprends constamment à m’adapter; comprendre les pratiques de négociation japonaises ou les normes culturelles sud-américaines, par exemple, m’aide énormément à mener les choses à bien. J’ai d’ailleurs commencé à apprendre l’espagnol!
Le pouvoir transformateur du mentorat
TW : Chez BLG, quelles sont les personnes qui vous ont particulièrement marquée? Qu’avez-vous appris d’elles?
CS : Trois personnes me viennent en tête pour des raisons différentes.
Tout d’abord, Doug Copland m’a aidée à perfectionner mes compétences juridiques dans le domaine technologique. Pendant mon stage, il a pris le temps de réviser avec moi toutes les clauses d’un contrat dans ce domaine pour m’expliquer leur objectif et la façon de les négocier. Il disait qu’il ne faut jamais lire un contrat sans comprendre la signification d’une clause.
Ensuite, Brad Freedman m’a appris à être fière de mon travail. Il m’a fait lire un livre sur la technologie pour que je puisse comprendre le secteur. Il insistait sur le fait que tout bon avocat connaît son domaine de pratique. Lorsque j’ai commencé à travailler chez Capstone, j’ai suivi son conseil et acheté un livre sur l’industrie minière.
Pour finir, Blair Rebane m’a transmis un savoir précieux sur la résolution de problèmes. Lorsque j’étais étudiante en droit, j’étais douée pour détecter les enjeux, et je les lui soumettais fièrement. Il me disait : « Tu viens me présenter des obstacles. Moi je veux des boulets de canon. » Cette image m’a marquée : il ne faut pas s’en tenir à repérer les problèmes, il faut proposer des solutions.
TW : Comment votre perception du mentorat a-t-elle évolué au cours de votre carrière?
CS : Mes trois mentors avaient à cœur le perfectionnement des avocats et avocates, et leurs conseils étaient de réelles pépites d’or. J’essaie de fournir les mêmes expériences formatrices lorsque je travaille avec des juristes en début de carrière. Je fais aussi du mentorat de manière informelle au sein de la Fédération des juristes asiatiques-canadiens et j’essaie d’encourager les jeunes à surmonter les défis, surtout lorsqu’ils ont trait à des différences culturelles.
TW : Votre engagement auprès de Big Brothers of Greater Vancouver semble concorder avec votre vision du mentorat. Pouvez-vous nous en dire plus?
CS : Big Brothers me rejoint à plusieurs niveaux. Comme j’ai deux fils, je comprends bien l’importance d’un modèle masculin positif. L’organisme se penche sur deux questions souvent oubliées : de quoi les garçons ont-ils besoin pour se développer, et comment le mentorat peut-il les guider? Les témoignages que partagent les grands et les petits frères pendant les événements me touchent profondément. Ces relations de mentorat sont essentielles pour les familles où les parents n’ont pas d’autre choix que de travailler constamment.
La richesse de la communauté professionnelle
TW : Pourquoi avez-vous choisi de garder le lien avec BLG et la communauté des anciens et anciennes?
CS : Parce que c’est là que tout a commencé, tout simplement. Je ne serais pas l’avocate que je suis sans BLG. Lorsque je participe aux événements du cabinet, j’ai le sentiment de revenir à la maison. Encore aujourd’hui, je suis à l’aise lorsque je collabore avec des juristes de BLG, parce que j’ai fait mon stage avec eux ou parce que je les ai côtoyés.
Comme je l’ai mentionné, c’est à une ancienne collègue de BLG que je dois mon poste actuel. Wendy King a misé sur moi alors que je connaissais peu le secteur minier et sa vision du leadership a été très formatrice. Elle a été une mentore incroyable.
TW : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes avocats et avocates voulant élargir leur réseau professionnel?
CS : Soyez proactifs! N’hésitez pas à faire les premiers pas et à tisser des liens. N’attendez pas que l’occasion cogne à votre porte. Aussi, pensez à donner au suivant :
les conseils et le soutien que vous avez reçus au sein de votre communauté professionnelle bénéficieront certainement à d’autres. Que ce soit dans le cadre de programmes de mentorat ou non, nous avons tous et toutes le devoir de contribuer au succès de la génération suivante.