Foule de gens interconnectés

Nos étoiles : Maria Valente-Fernandes, Trolley

Maria Valente FernandesMaria Valente-Fernandes a passé les neuf premières années de sa carrière au bureau de Montréal de BLG, où elle consacrait principalement son temps à des dossiers de litige en droit du travail et de l’emploi (DTE). Devenue conseillère juridique en entreprise, elle a articulé sa pratique autour de deux axes déterminants : elle a soutenu des entreprises de plus en plus petites, en acceptant des responsabilités de plus en plus grandes.

André Royer, associé de BLG et ancien mentor de Maria, a discuté avec elle du parcours professionnel qui l’a menée à devenir, en juillet 2024, vice-présidente, Affaires juridiques, et secrétaire générale chez Trolley, une plateforme de paiement en pleine ascension et venant de conclure un tour de financement de série B.

Tirer profit du riche héritage de BLG

Se remémorant son passage chez BLG – qu’elle qualifie de hautement formateur et enrichissant –, Maria souligne à quel point elle aimait la variété des champs de spécialisation et des méthodes de travail auxquels les novices étaient exposés dans un cabinet multiservice comme le nôtre. « C’était pour nous une occasion en or d’observer des gens plus expérimentés à l’œuvre, de cerner la clé de leur succès et de calquer nos comportements sur les leurs, par exemple leur façon de communiquer avec les clients. Et les jeunes juristes s’imprègnent vraiment de ce type de savoir », affirme-t-elle.

Elle renchérit en abordant la notion du service exceptionnel que lui a inculquée BLG : « On nous a non seulement enseigné que la réactivité fait partie intégrante de la prestation de service, car pour notre client, rien n’est plus important que son dossier, mais aussi à quel point il est nécessaire d’établir une relation de confiance et une bonne collaboration avec ceux et celles qui comptent sur nous. Nous devons d’abord montrer que nous sommes faciles d’approche, érudits et motivés avant de pouvoir devenir des conseillers de confiance, c’est-à-dire bien plus que de simples spécialistes du droit. »

Les années d’expérience de Maria dans le domaine du litige lui ont permis de mettre ces leçons en pratique. Notre ancienne collègue constate d’ailleurs à quel point le temps passé avec un client en préparation d’une audience, puis en cour, constitue un terreau fertile aux relations durables. Maria a développé de multiples compétences en litige auprès d’André, en particulier l’art du contre-interrogatoire qu’elle met à profit au quotidien et bien au-delà du règlement de différends. Les liens qu’elle a tissés avec André et d’autres membres de BLG se sont consolidés après son départ du cabinet. En effet, Maria est demeurée une cliente de BLG dans le cadre de ses emplois subséquents, de même qu’une amie et une précieuse alliée.

Atteindre le sommet

Bien qu’elle se soit initialement spécialisée en litige puis temporairement concentrée sur le DTE, Maria a choisi de ne pas se limiter à ces domaines de pratique dans sa nouvelle vie de conseillère juridique en entreprise. Avec le temps, son parcours est devenu celui d’une avocate généraliste et stratège opérationnelle. Son premier poste en entreprise chez Bell l’avait pourtant amenée à peaufiner son expertise en litige et en DTE. « L’entreprise comptait des dizaines de milliers d’employés et une multitude de postes syndiqués; par conséquent, les dossiers de litige abondaient. Je devais plaider plusieurs fois par mois dans différentes provinces, ce qui a rapidement renforcé mes compétences en la matière », se souvient-elle.

Cependant, il s’est écoulé peu de temps avant que Lightspeed, un fournisseur de solutions de paiement en vogue, ne vienne changer la donne. « Bien que d’envergure internationale, Lightspeed était une entreprise beaucoup plus petite que Bell, ce qui m’a ouvert la voie vers un poste de direction. Mes nouvelles fonctions étaient axées sur la gestion globale du personnel, les facteurs ESG, la confidentialité, la gestion des risques et bien plus. On me demandait soudain de travailler en étroite collaboration avec un conseil d’administration, ce que je n’avais jamais fait auparavant », explique-t-elle.

En juillet 2024, Maria a décidé de poursuivre sa carrière chez Trolley, un autre fournisseur de solutions de paiement de moindre envergure, où elle dirige l’entièreté des services juridiques à titre de vice-présidente. « Mon cheminement en entreprise a mis en lumière mon besoin de faire partie d’une équipe de bâtisseurs et de jeter les fondations de nouveaux projets. Et c’est dans les jeunes organisations que l’on peut avoir les coudées les plus franches. Chez Trolley, les occasions de croissance affluent et de nombreux chemins s’ouvrent à nous, ce que je trouve stimulant », ajoute Maria.

Au terme de la conclusion réussie d’un tour de financement de série B, un jalon important pour toute jeune pousse, Trolley en est à ériger sa stratégie d’avenir et a donc de quoi garder sa vice-présidente, Affaires juridiques, très occupée. De son côté, Maria accueille ce nouveau défi à bras ouverts.

Mettre en pratique les leçons apprises et redonner à la collectivité

Dans l’univers de Maria, toutes les expériences, positives ou non, constituent des pierres d’assises qui, une fois rassemblées, renforcent les conseils qu’elle prodigue. C’est vrai dans son travail, mais aussi ailleurs.

« Je m’implique auprès des Maisons transitionnelles O3, un organisme montréalais à but non lucratif offrant de l’hébergement de transition aux ménages monoparentaux avec enfants en bas âge. Souvent jeunes eux-mêmes, les parents soutenus sur une période de deux à trois ans ont aussi la chance de développer leurs aptitudes parentales, leur littéracie financière et des relations interpersonnelles saines. Cette mission d’aider les gens à retomber sur leurs pieds m’interpelle beaucoup. »

L’objectivité des membres du conseil d’administration des Maisons transitionnelles O3 est cruciale pour garantir l’intégrité du processus de sélection de l’organisme. L’expertise juridique de Maria constitue un atout d’autant plus grand en ce moment, puisque ce processus est justement en cours de révision.

« Je crois que la qualité la plus recherchée des juristes dans un tel contexte est leur capacité de résoudre des problèmes. On m’a inculqué dès mon plus jeune âge l’importance de donner au suivant, ce que je cherche à faire par ma contribution à l’organisme. »

Évoluer en tant que juriste : conseils pour les gens d’action et les visionnaires

Avec une telle feuille de route, on pourrait croire que cette ancienne de BLG avait tout saisi du jeu dès le début et avançait avec confiance, plan en main. Mais Maria affirme qu’il n’en est rien.

« D’habitude, les avocats généraux et les dirigeants de services juridiques en entreprise ont de l’expérience en droit des sociétés, ce qui n’était pas mon cas. La dernière année m’a donc appris à ne jamais laisser les autres m’imposer de limites quant à mes capacités », conclut Maria.