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Perspectives

Réglementation du Web3 : quelles sont les nouveautés à connaître? Un entretien avec Julie Bogle de BLG

Si vous vous tenez au courant des dernières technologies de la chaîne de blocs, vous savez que le Web3 est sur toutes les lèvres ces derniers temps. Cette prochaine génération du Web se base sur des applications décentralisées conçues, exploitées et contrôlées par les utilisateurs; ce sont donc eux, plutôt que les entreprises, qui détiennent le pouvoir. En résumé, le Web1 était une version en « lecture seule », le Web2 permettait une relation plus bilatérale, et le Web3 personnalise Internet.

Toute entreprise qui adopte des technologies émergentes ou explore un domaine en évolution en retirera des avantages, mais verra également surgir plusieurs défis. BLG a récemment participé au sommet WomenInWeb3 afin de contribuer au dialogue sur la place des femmes dans ce milieu. Julie Bogle, associée chez BLG et membre du groupe Actifs numériques du cabinet, a discuté avec Eliot Escalona, stagiaire, de plusieurs aspects du Web3, notamment l’état actuel des choses, les principales considérations pour les entreprises et l’importance de la représentation des femmes.

EE : De ta perspective, comment la communauté du Web3 a-t-elle évolué au cours des dernières années?

JB : Le Web3 n’en est qu’à ses balbutiements, mais il est déjà question de commercialisation et d’adoption massive. Les créateurs et utilisateurs pionniers, qui s’intéressent à l’aspect communautaire, ont à cœur de voir cette technologie fleurir. Bon nombre de créateurs tentent toujours de suivre les principes d’inclusion, de transparence et de décentralisation propres au Web3. Nous continuons de garder un œil sur les dernières évolutions dans cette sphère et de suivre la manière dont les grandes entreprises approchent le domaine et ces principes.

EE : Qu’est-ce qui t’emballe le plus du Web3? Y a-t-il des projets potentiellement révolutionnaires en cours actuellement?

JB : Ce qui me rend le plus enthousiaste à propos du Web3, ce sont ses possibilités (presque) infinies. Nous ne savons pas encore à quoi ressemblera le Web3 à grande échelle ou quels cas d’utilisation déclencheront l’adoption massive de cette technologie.

En ce moment, je m’intéresse notamment aux projets qui utilisent la chaîne de blocs pour aider les personnes marginalisées à se créer une identité numérique pour accéder à des services sociaux, ainsi qu’aux projets qui tirent parti du Web3 pour tenir des défilés de mode, ou encore à ceux qui ciblent certains utilisateurs pour bâtir une communauté intentionnelle.

EE : Quels sont certains des défis qui persistent pour les femmes dans le milieu du Web3?

JB : Lors du sommet WomenInWeb3 auquel mes collègues et moi avons participé, le point relevé unanimement a été que les femmes doivent avoir une plus grande place dans cette nouvelle ère d’Internet. Les créateurs doivent porter une attention particulière aux personnes avec qui ils collaborent. Nous devons inclure un large éventail de communautés dans les processus afin de démocratiser l’accès au Web3.

EE : Pour l’avenir, quels seront les trois principaux points à considérer pour les entreprises qui exercent des activités dans le Web3?

JB : Du point de vue juridique, les entreprises qui évoluent dans le Web3 doivent tenir compte de ce qui suit :

Le cadre juridique en vigueur n’a pas changé. Les nouvelles technologies ne s’accompagnent pas systématiquement de nouvelles lois. Les organisations doivent examiner quelle législation elles doivent respecter, notamment en ce qui concerne les contrats, la protection de la vie privée et la propriété intellectuelle.

Même les « contrats intelligents » doivent être examinés attentivement. Lorsque les entreprises font affaire avec un nouveau fournisseur de services dans le Web3, elles doivent s’assurer de comprendre les modalités des ententes qu’elles concluent avec lui.

Les enjeux liés à la protection de la vie privée dans le Web3 devront être analysés attentivement, particulièrement par les entreprises qui cherchent à tirer avantage de sa nature décentralisée. Les organisations qui utilisent des renseignements personnels seront responsables de leur conservation et de leur contrôle, et auront probablement à se conformer à des obligations de déclaration et à faire face à des risques liés à la responsabilité en cas d’atteinte à la vie privée. Comprendre la portée des exigences qui leur incombent est crucial. À mesure que la technologie se développe, il peut être pertinent de se demander s’il est réellement nécessaire de collecter des renseignements personnels ou s’il est suffisant d’obtenir des données anonymes des utilisateurs.

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