une main qui tient une guitare

Perspectives

Principales décisions en droit commercial à retenir de 2022

Veuillez activer les témoins publicitaires et de ciblage et rafraîchir la page pour effacer ce message et afficher la vidéo.

L’année 2022 a été marquante du côté des décisions en droit commercial. Toutes celles que nous présentons ici contiennent des enseignements précieux pour les entreprises. Les avocates plaidantes et avocats plaidants spécialisés en litige commercial de BLG ont pris part à de nombreux mandats notables et peuvent vous aider à comprendre les incidences éventuelles de ces décisions sur votre entreprise en 2023 et au-delà. Qu’il s’agisse de dossiers d’arbitrage d’envergure, de contrats commerciaux ou de décisions de portée internationale, notre équipe de litige commercial chevronnée reste à l’affût pour garder ses clients au fait des développements importants.

La Cour fédérale applique le principe de compétence-compétence dans General Entertainment and Music Inc. c. Gold Line Telemanagement Inc., 2022 CF 418

(Pierre N. Gemson et Glenn Gibson)

Introduction

Dans General Entertainment and Music Inc. c. Gold Line Telemanagement Inc., 2022 CF 418, la Cour fédérale a fourni des directives quant au critère juridique à appliquer lorsqu’une partie cherche à faire exécuter une clause d’arbitrage. Cette décision est particulièrement notable d’une part parce que la Cour fédérale voit beaucoup moins de dossiers d’arbitrage que les tribunaux provinciaux et de l’autre parce qu’elle précise le cadre à appliquer lorsque des parties demandent de surseoir à des poursuites.

La Cour fédérale ordonne la suspension partielle d’une action collective en faveur de l’arbitrage : Difederico c. Amazon.Com, Inc., 2022 CF 1256

(Pierre N. Gemson et Glenn Gibson)

Introduction

Dans l’affaire Difederico c. Amazon.Com, Inc., 2022 CF 1256, la Cour fédérale a accueilli une requête d’Amazon (ci-dessous) visant à suspendre en faveur de l’arbitrage certaines réclamations de la représentante demanderesse d’une action collective, lesquelles étaient visées par une clause d’arbitrage en vertu de l’article 45 de la Loi sur la concurrence, L.R.C. (1985), ch. C-34. Cette décision est importante pour trois raisons. Premièrement, il s’agit de l’une des rares décisions de la Cour fédérale qui porte sur le caractère exécutoire d’une clause d’arbitrage dans le cadre d’une action collective. En second lieu, la Cour a interprété le terme « rapport commercial de droit » selon le sens que lui donne la Loi sur la Convention des Nations Unies concernant les sentences arbitrales étrangères (« LCNUSAE »). Enfin, il s’agit de la première décision de la Cour fédérale qui examine l’exception au principe de compétence-compétence décrit dans Uber Technologies Inc. c. Heller, 2020 CSC 16. Dans cet arrêt, la Cour suprême du Canada avait statué qu’une contestation de bonne foi de la compétence d’un arbitre pouvait être tranchée par un tribunal plutôt que d’être renvoyée à l’arbitre si ce renvoi rendait impossible l’arbitrage ou la résolution de la contestation.

BLG (Subrata Bhattacharjee, Caitlin Sainsbury et Pierre N. Gemson) a agi pour le compte d’Amazon, défendeur dans ce dossier.

Développements en matière d’obligation de diligence : McDonald v Toronto-Dominion Bank, 2022 ONCA 788

(Kirsten Crain et Bethany Keeshan)

Un groupe soudé de fraudeurs a mené la deuxième plus importante combine à la Ponzi de tous les temps au sein d’une banque étrangère, la Stanford International Bank (la « SIB »). Après la découverte du stratagème, les liquidateurs de la SIB se sont attelés à la tâche. Leurs efforts pour recouvrer les fonds les ont menés à poursuivre la Banque TD, qui avait offert des services bancaires à la SIB. Les demandeurs ont été déboutés en première instance ainsi que par la Cour d’appel de l’Ontario, qui a conclu que la TD n’avait pas d’obligation de diligence envers la SIB. Cette décision nous rappelle que les tribunaux ne feront pas facilement abstraction de l’analyse de proximité dans les cas de négligence entraînant une perte purement financière. Pour qu’il y ait proximité, il ne suffit pas que l’identité des parties relève d’une catégorie établie ou analogue (en l’espèce, une banque et son client). Aux fins de leur analyse, les tribunaux examineront la nature de la relation, y compris l’étendue des services fournis.

Force majeure et COVID-19 : Porter Airlines Inc. v Nieuport Aviation Infrastructure Partners GP

(Laura M. Wagner et Shereen Khalfan)

Introduction

Avec tout contrat commercial vient la possibilité qu’un événement extrême, inattendu et inévitable ait une incidence sur la capacité d’une partie à remplir ses obligations. Pour parer à cette éventualité, de nombreux contrats commerciaux comportent une clause de force majeure par laquelle les parties concernées répartissent le risque que pose un événement extrême (p. ex., tremblement de terre, guerre, interruption de travail) en dispensant la partie touchée de ses obligations pendant la durée de l’événement.

Dans l’affaire Porter Airlines Inc. v. Nieuport Aviation Infrastructure Partners GP (Porter Airlines), le juge Cavanagh de la Cour supérieure de justice de l’Ontario a rejeté l’argument de Porter Airlines Inc. (« Porter »), qui invoquait une clause de force majeure dans son contrat avec Nieuport Aviation Infrastructure Partners GP (« Nieuport ») pour éviter de payer des frais d’aérogare mensuels alors que ses activités étaient suspendues pendant la pandémie de COVID-19. Cette décision nous rappelle une chose : le fait que l’exécution d’une obligation contractuelle soit devenue plus coûteuse ou commercialement déraisonnable ne constitue pas un motif d’exonération pour force majeure.

CC/Devas (Mauritius) LTD. & al. c. Republic of India : les États étrangers ne bénéficient pas de l’immunité de juridiction dans le cadre de procédures d’exécution de sentences arbitrales au Canada

(Philippe Boisvert et Katia-M. Medina)

Introduction

Il peut souvent être difficile de faire exécuter des sentences arbitrales rendues contre des États étrangers récalcitrants, qui tentent notamment d’y échapper en réclamant la protection de la Loi sur l’immunité des États canadienne (la « LIÉ »).

Dans CC/Devas (Mauritius) LTD. & al. c. Republic of India (l’« arrêt Devas »), la Cour supérieure du Québec (la « Cour ») a rendu sa toute première décision concernant l’immunité des États dans le cadre de procédures d’exécution de sentences arbitrales découlant d’un arbitrage investisseur-État en vertu du traité bilatéral d’investissement entre l’Inde et l’île Maurice (le Bilateral Investment Treaty ou « BIT »). Cette décision de la Cour offre des précisions sur l’exécution de sentences arbitrales à l’encontre d’États étrangers au Québec et au Canada. L’équipe de BLG qui a représenté les investisseurs était composée de Mathieu Piché-Messier, Ira Nishisato, Simon Grégoire, Karine Fahmy, Philippe Boisvert, Amanda Afeich, Dayeon Min, Marc Duchesne et Katia-Maria Medina.

Arbitrage en contexte d’insolvabilité – Peace River Hydro Partners c. Petrowest Corp.

(Philippe Boisvert et Katia-M. Medina)

Introduction

Souvent, pour des raisons d’efficacité et de confidentialité notamment, des parties commerciales concluent des conventions d’arbitrage. Toutefois, lorsqu’une de ces parties devient insolvable, l’autre peut perdre son droit contractuel à l’arbitrage, ce qui donne lieu à des procédures judiciaires publiques. Voilà le principal point à retenir de l’arrêt Peace River Hydro Partners c. Petrowest Corp., 2022 CSC 41 (« Petrowest c. Peace River »), la plus récente analyse de la Cour suprême du Canada (« CSC ») de l’arbitrage en contexte d’insolvabilité. Consultez l’autre article de BLG à ce sujet, qui explore la question plus en profondeur.

Obligations fiduciaires - Boal v. International Capital Management Inc.

(Hunter Parsons et Nikhil Pandey)

Introduction

Les conseillers et courtiers en valeurs mobilières sont souvent mis en cause dans des demandes d’action collective. Cependant, la certification de ces actions n’est pas une mince affaire (particulièrement lorsqu’elles se rapportent à des manquements allégués à des obligations fiduciaires), notamment en raison de la nature idiosyncrasique de la relation client-conseiller.

La récente décision de la Cour divisionnaire de l’Ontario dans Boal v. International Capital Management Inc., 2022 ONSC 1280 (l’arrêt « Boal ») ne fait pas exception, et rappelle que les conseillers en valeurs n’ont pas automatiquement d’obligations fiduciaires envers leurs clients, même lorsque leurs obligations réglementaires coïncident avec les attentes que l’on pourrait avoir envers un fiduciaire.

Délits d’atteinte à la vie privée – Oswianik, Obodo et Winder

(Hunter Parsons et Nikhil Pandey)

Introduction

La Cour d’appel de l’Ontario a rendu des décisions très attendues, refusant de certifier trois actions collectives fondées sur le délit d’intrusion dans l’intimité.

Dans les affaires Oswianik v. Equifax Canada Co., 2022 ONCA 813, Obodo v. Trans Union of Canada, Inc., 2022 ONCA 814 et Winder v. Marriott International, Inc., 2022 ONCA 815, la Cour a statué que les défendeurs qui recueillent et stockent des renseignements personnels dans des bases de données dans le cadre de leurs activités (les « défendeurs exploitant des bases de données ») ne peuvent être reconnus coupables d’un délit d’intrusion dans l’intimité lorsque des cybercriminels accèdent illégalement à ces renseignements ou les volent. Il s’agit de la première fois qu’une cour d’appel canadienne se penche sur la portée du délit d’intrusion dans l’intimité depuis que la Cour d’appel de l’Ontario a reconnu pour la première fois la cause d’action en 2012, et ces trois décisions auront des répercussions importantes sur les actions collectives en protection de la vie privée au Canada.

Renvoi relatif à la Loi sur l’évaluation d’impact, 2022 ABCA 165.

(Karen Salmon et Briggs Larguinho)

Introduction

La décision de la Cour d’appel de l’Alberta dans le renvoi relatif à la Loi sur l’évaluation d’impact, 2022 ABCA 165 (le « renvoi ») constitue une nouvelle salve dans le combat pour le contrôle législatif des questions environnementales. Le Canada a rapidement fait appel de cette décision, qui sera entendue par la Cour suprême les 21 et 22 mars 2023.

Manitok Energy Inc (Re), 2022 ABCA 117

(Karen Salmon et Briggs Larguinho)

Introduction

La décision de la Cour d’appel de l’Alberta dans Manitok Energy Inc (Re), 2022 ABCA 117 (l’« arrêt Manitok ») clarifie davantage la portée de la décision de la Cour suprême du Canada dans Orphan Well Association c. Grant Thornton Ltd., 2019 CSC 5 (l’« arrêt Redwater »), qui soutient que dans le contexte d’une faillite, les obligations d’abandon et de remise en état applicables doivent être remplies avant la distribution de biens pétroliers et gaziers aux créanciers, notamment aux créanciers garantis. Dans l’arrêt Manitok, la Cour s’est penchée sur la question de savoir précisément quels actifs doivent être utilisés pour remplir ces obligations.

Principaux contacts