une personne qui se tient devant un grand immeuble dans une ville

Centre de ressources sur le commerce et les tarifs douaniers

Les impacts des politiques commerciales des États-Unis se font désormais sentir au-delà du Canada et du Mexique et inquiètent des acteurs de partout dans le monde. Alors que l’administration américaine ne cesse de changer son fusil d’épaule concernant ses menaces tarifaires, les marchés canadiens nagent dans l’incertitude.Les entreprises sont donc fortement tentées de réorienter leurs échanges commerciaux et de revoir leur chaîne d’approvisionnement afin de limiter les risques et de rester concurrentielles à l’international.

Concrètement, quelle serait l’incidence de l’imposition de tarifs douaniers sur les exportations des différents secteurs du pays? Et celle des mesures de rétorsion? Jusqu’à quel point une guerre tarifaire entacherait-elle les relations canado-américaines? Vers quels autres marchés votre entreprise peut-elle se tourner pour repositionner ses importations et exportations, et comment peut-elle s’y prendre exactement?

Sur cette page, des juristes de BLG spécialisés en commerce international vous rapporteront les dernières nouvelles sur le sujet et vous expliqueront comment vous adapter à de tels bouleversements.

Canada US

Tours d’horizon sur les tarifs douaniers américains et le commerce canadien

avec Rambod Behboodi, avocat-conseil principal chez BLG


12 mars 2025 – La guerre tarifaire devient mondiale

Le 12 mars 2025, les États-Unis ont mis à exécution leur menace tarifaire de 25 % sur l’acier et l’aluminium importés de la plupart des pays, et certains produits dérivés, au titre de l’article 232 de Trade Expansion Act de 1962. Selon l’administration américaine, ces produits sont importés aux États-Unis en quantités et dans des circonstances telles qu’ils menacent de porter atteinte à la sécurité nationale.

Il va sans dire que ces mesures ne sont pas une nouveauté. Les États-Unis avaient déjà imposé des tarifs ciblés en juin 2018 sur l’acier et l’aluminium, notamment sur les tuyaux d’acier. Ceux de 2025 sont plus élevés (25 % sur l’aluminium contre 10 % en 2018) et touchent plus de produits, notamment les articles ménagers.

L’UE a déjà annoncé des mesures de rétorsion douanières visant 26 milliards d’euros de produits américains, qui seront mises en œuvre en deux temps. Tout d’abord, elle annulera des dispositions prises en 2018 et 2020 sur 8 milliards d’euros de marchandises. Ensuite, elle a engagé des consultations de deux semaines avec les États membres et d’autres parties prenantes en vue de mettre en œuvre, à la mi-avril, des tarifs douaniers supplémentaires sur 18 milliards d’euros de produits américains. À l’issue de cette période, le 26 mars 2025, la Commission finalisera son plan de contre-mesures.


11 mars 2025 – La semaine où tout a changé

Quelle semaine nous avons connue!

Je pratique le droit commercial depuis maintenant 32 ans et pourtant, je ne peux me souvenir que d’une seule autre semaine aussi marquante, soit en décembre 1993, quand se sont enfin closes les négociations de l’OMC. Ce fut là le coup d’envoi d’une nouvelle ère dans le monde du commerce, avec l’établissement d’un cadre réglementaire mondial visant la prévisibilité et la sécurité – et donc la prospérité – pour tous. Une nouvelle ère, donc, qui permettait tant aux pays participants qu’aux entreprises (leurs effectifs compris) de se fier à un ensemble de règles qui régissait dès lors leurs transactions internationales en matière de biens, de services et de propriété intellectuelle.

Le 4 mars dernier, tout a changé. Après un sursis de 30 jours, les États-Unis ont officiellement imposé des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens, exception faite de ceux du secteur de l’énergie, frappés de droits de 10 %. Comme promis, la riposte du Canada ne s’est pas fait attendre. Trois jours plus tard, un nouveau décret présidentiel suspendait les tarifs pour les produits conformes à l’ACEUM jusqu’au 2 avril, non sans avoir fait durer le suspense : ce décret ne s’appliquait initialement qu’au Mexique (le fruit d’un « échange respectueux » entre présidents), avant de s’étendre au Canada quelques heures plus tard.

Ce nouveau décret annonçait aussi la réduction des droits de douane – maintenant suspendus – à 10 % sur la potasse à la suite d’un vif lobbying de la part du secteur agricole américain. L’allègement des tarifs sur les produits énergétiques et la potasse vient en quelque sorte contredire les affirmations initiales de la Maison-Blanche selon lesquelles les tarifs auraient une incidence minime – voire nulle – sur les prix. Quoi qu’il en soit, le 2 avril est maintenant la nouvelle date de mise en application des droits de douane officiellement annoncés le 1er février, supposément pour endiguer le flot de fentanyl et d’immigrants illégaux en provenance du Canada.

Mais la semaine n’était pas encore terminée.

Le 12 mars, de nouveaux tarifs – en fait de vieux tarifs de 2018 recyclés pour l’occasion – commenceront à s’appliquer sur l’acier et l’aluminium. S’y ajouteront, le 2 avril, des « tarifs réciproques » visant à égaler les mesures pourtant déjà négociées entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux dans le cadre d’ententes multilatérales ou bilatérales (en échange de tarifs que les États-Unis appliquent régulièrement dans leurs propres secteurs sensibles), à contrer les taxes sur la valeur ajoutée nationales et non discriminatoires de ces partenaires, et à contrebalancer des « barrières non tarifaires » non spécifiées. J’ai abordé toutes ces questions déjà.

En attendant, la première liste de mesures de représailles du Canada – couvrant pour 30 G$ d’importations américaines – demeure en vigueur. L’Ontario a annoncé sa propre réponse, y compris une surtaxe de 25 % sur les exportations d’électricité vers les États-Unis (nous en parlerons prochainement). La deuxième liste de mesures, pour le moment suspendue, pourrait être mise en application le 12 mars. Ayant à maintes reprises déclaré que les États-Unis n’avaient besoin de rien du Canada, le président Trump a réagi à la hausse du prix de l’électricité de l’Ontario en affirmant qu’il ferait passer les droits de douane sur l’acier et l’aluminium de la province à 50 %. Nos voisins, semble-t-il, souhaitent continuer d’avoir un accès illimité et bon marché à nos exportations d’énergie, tout en restreignant l’accès à nos produits.

Comme si la semaine n’avait pas connu suffisamment de rebondissements, la Chine a pour sa part annoncé de nouveaux tarifs sur l’huile et le tourteau de canola, les pois et le porc, pour contrer ceux que lui impose le Canada sur ses véhicules électriques. J’y reviendrai plus tard.


27 février 2025 – Une nouvelle tempête se profile à l’horizon

Nous avons déjà parlé d’une déclaration du président Trump sur le caractère injuste de la taxe sur la valeur ajoutée. Aujourd’hui, le secrétaire américain au Commerce a ajouté son point de vue officiel sur la question. M. Lutnick a averti que la taxe de vente fédérale du Canada ferait l’objet de « représailles ».

L’utilisation du mot « représailles » pour justifier les mesures prises par les États-Unis est pour le moins étrange. On ne comprend pas clairement en quoi la taxe de vente nationale non discriminatoire du Canada nuirait aux États-Unis, aux exportations américaines vers le Canada ou – pour reprendre des mots à la mode – à la sécurité aux frontières. Quel est le problème? Voici les propos du secrétaire au Commerce des États-Unis :

« Nous sommes censés avoir un accord de libre-échange avec le Canada, mais il impose une taxe de vente fédérale de 5 % », a déclaré Lutnick à Fox News, lors d’une entrevue à la suite de la première réunion du cabinet de l’administration Trump. « Il taxe tellement de choses. C’est scandaleux. Il essaie de nous avoir par des moyens détournés, et comme nous ne réagissons pas, il cesse de se cacher et nous fait un affront direct. Le président en a assez. »

Lire l'article complet.

Articles sur le commerce et les tarifs douaniers

Exportations canadiennes

Les changements réglementaires menaçant pratiquement tous les secteurs de l’économie, les conseils d’un cabinet multiservice comme BLG seront un atout de taille pour les entreprises canadiennes à la recherche de solutions pour surmonter les obstacles au commerce, qu’ils soient de nature tarifaire ou non. Notre groupe Commerce international et investissements est l’équipe du genre la plus expérimentée au Canada et peut aider des clients provenant de tous les secteurs sur une foule de sujets :

  • Atténuation des impacts des tarifs douaniers
  • Restructuration de la chaîne d’approvisionnement
  • Perturbation des relations commerciales entre des parties canado-américaines
  • Inquiétudes concernant l’établissement des prix de transfert
  • Problèmes de certification de l’origine
  • Cas de force majeure et clauses contractuelles connexes

Quand vient le temps de protéger vos intérêts, la passivité n’est pas une option.

Principaux contacts

Restez au courant

Abonnez-vous pour connaître nos points de vue sur les dernières évolutions du droit qui vous toucheront.
S’abonner